En 2024, plus de 60 % des entreprises ayant subi une cyberattaque ont découvert la faille après plusieurs semaines d’exploitation silencieuse. Les modes opératoires évoluent plus vite que les cadres réglementaires, exposant des vulnérabilités même chez les organisations les mieux préparées.
La sophistication des attaques vise désormais les chaînes d’approvisionnement, exploitant les dépendances technologiques et humaines à grande échelle. Cette dynamique modifie durablement les stratégies de défense, obligeant les entreprises à anticiper des risques qui dépassent largement le périmètre traditionnel de la sécurité informatique.
Panorama 2025 : quelles menaces cyber ciblent les entreprises ?
Impossible aujourd’hui d’ignorer l’ampleur des cyberattaques. Toutes les entreprises, qu’elles soient des PME agiles ou des multinationales solidement établies, se retrouvent exposées à des menaces de plus en plus fines et ciblées. Le phishing, cette vieille rengaine, reste le point d’entrée préféré des pirates. Mais la méthode a gagné en finesse : désormais, chaque message semble rédigé sur-mesure, s’appuyant sur des détails glanés dans les recoins de l’organigramme ou sur les usages numériques internes. Il suffit d’un clic malheureux pour ouvrir la porte.
Les violations de données s’enchaînent, souvent provoquées par une étourderie ou par une gestion hésitante des accès. Les pertes financières s’accumulent, mais l’enjeu va bien au-delà : le moindre incident ronge la confiance des clients et ternit durablement la réputation. Les menaces internes, elles, se renforcent aussi. Ici, un salarié qui néglige une procédure. Là, un partenaire qui s’aventure hors des sentiers balisés. Et parfois, un ancien collaborateur qui connaît trop bien les points faibles du système.
Face à cette réalité, la sécurité ne peut plus se contenter de solutions techniques. Il s’agit de transformer les habitudes, d’ancrer la vigilance à tous les étages, de faire de la sécurité une seconde nature : sensibiliser, encadrer, auditer, des réflexes à décliner au quotidien.
Pour mieux cerner ces risques, voici les formes d’attaques les plus fréquemment rencontrées :
- Phishing ciblé : des messages qui imitent à la perfection collègues ou fournisseurs, semant la confusion et piégeant les moins méfiants.
- Menaces persistantes avancées : infiltration discrète, parfois sur plusieurs mois, au cœur des systèmes stratégiques.
- Violations de données : des erreurs humaines ou des mots de passe faibles suffisent à exposer des informations sensibles.
2025 marquera une étape décisive. Les attaques sur la chaîne d’approvisionnement se multiplient, les ransomwares gagnent en agressivité, et les groupes cybercriminels affinent leurs techniques. Pour les entreprises, la défense passe désormais par l’adoption d’une culture sécurité globale, intégrée à la stratégie et portée par l’ensemble des équipes.
Les 22 attaques informatiques majeures à surveiller cette année
Le paysage des attaques informatiques se densifie, et l’année à venir s’annonce mouvementée. Les menaces prennent des formes variées : logiciels malveillants aux capacités inédites, campagnes de phishing qui manipulent l’humain avec brio, exploitations de failles zero day vendues sur les places de marché les plus opaques. Les attaques par déni de service, notamment DDoS, saturent les réseaux et peuvent mettre à genoux les infrastructures les plus robustes.
La nouveauté ? Les cybercriminels ne se contentent plus de cibler la porte d’entrée. Ils infiltrent habilement la chaîne d’approvisionnement, profitant de la moindre faiblesse chez un partenaire ou un fournisseur pour remonter jusqu’à la cible finale.
Voici les principaux types d’attaques à surveiller de près :
- Prolifération des menaces persistantes avancées (APT) : infiltration longue durée et extraction méthodique de données sensibles.
- Multiplication des attaques par ransomware avec double extorsion : d’abord le vol, puis le chiffrement pour maximiser la pression.
- Hausse des attaques sur la chaîne d’approvisionnement : des incidents qui rejaillissent sur toute l’écosystème, partenaires compris.
- Explosion des phishing et ingénierie sociale personnalisés, visant les décideurs et les services les plus exposés.
- Recours massif à des exploits zero day : vulnérabilités jusque-là inconnues utilisées avant même d’être corrigées.
- Raffinement des attaques DDoS : mobilisation de botnets temporaires, ciblant des points stratégiques.
Cette sophistication croissante entraîne des pertes financières plus lourdes et rend la riposte plus ardue. Les directions informatiques et métiers doivent désormais raisonner en termes de risque global : une entreprise peut se retrouver exposée non par sa propre faille, mais par celle d’un partenaire. L’interconnexion grandissante des systèmes, accélérée par la digitalisation, impose de surveiller chaque maillon de la chaîne de valeur.
Nouvelles technologies et cyberdéfense : quels impacts anticiper ?
Le cloud s’est imposé, l’internet des objets (IoT) se répand partout. Serveurs externalisés, objets connectés, postes de travail nomades : la frontière du système d’information s’étire et se fragmente. Les fournisseurs cloud renforcent leurs défenses, mais chaque nouvel accès, chaque périphérie, représente un point de vulnérabilité supplémentaire.
Le machine learning fait désormais partie de l’arsenal défensif : il repère les anomalies, accélère la détection des comportements suspects, et permet d’isoler une menace avant qu’elle ne se propage. Les outils de cybersécurité intègrent ces algorithmes pour réagir presque instantanément, rendant la riposte plus agile et plus ciblée.
Intelligence artificielle et automatisation : double tranchant
L’automatisation, alliée à l’intelligence artificielle, bouleverse la cyberdéfense. Les entreprises y trouvent une arme pour accélérer la détection et la réponse. Mais les attaquants, eux aussi, s’emparent de ces innovations. Scripts d’attaque qui apprennent en temps réel, phishing d’une précision chirurgicale, campagnes de piratage à grande échelle : chaque avancée technique enrichit aussi l’arsenal offensif.
Face à cet environnement mouvant, certaines priorités s’imposent :
- La gestion des réseaux hybrides demande une surveillance permanente et spécialisée.
- Le volume de données à traiter explose, obligeant à recourir à des outils analytiques robustes.
- Les solutions de sécurité doivent évoluer au rythme de la transformation numérique.
Les équipes informatiques naviguent entre architectures complexes et nécessité de garantir la résilience. Les logiciels s’adaptent, mais la surface d’attaque ne cesse de bouger. Miser sur des architectures souples, tester régulièrement la solidité des dispositifs et impliquer tous les acteurs, internes comme partenaires, sont les seuls moyens d’affronter ce terrain instable.
Agir face aux cyberrisques : recommandations concrètes pour renforcer la sécurité de son entreprise
L’augmentation des cyberattaques pousse les entreprises à repenser leurs pratiques de sécurité. La gestion des identités et des accès devient un point de vigilance : le principe du zero trust, qui restreint les privilèges à l’indispensable, s’impose progressivement. L’authentification multi-facteurs (MFA) se généralise, verrouillant l’accès aux ressources sensibles.
Mener régulièrement des audits du parc informatique permet de repérer les failles techniques, avant qu’elles ne soient exploitées. Un plan de gestion de crise, testé en conditions réelles, fluidifie la réaction en cas d’incident. L’efficacité repose sur la coordination : administrateur, responsable métier, prestataire extérieur… chacun doit connaître son rôle dès les premiers signaux d’alerte.
La formation des collaborateurs reste déterminante. Il s’agit de leur apprendre à déjouer les tentatives de phishing, à éviter les erreurs qui ouvrent la porte aux violations de données. La vigilance doit aussi guider le choix des partenaires : une entreprise n’est jamais plus forte que le niveau de sécurité de son écosystème.
Pour renforcer la sécurité, certaines actions concrètes font la différence :
- Procédez à des audits de sécurité chaque année, afin de repérer les points faibles avant qu’ils ne soient exploités.
- Testez régulièrement le plan de réponse aux incidents pour maintenir la réactivité des équipes.
- Évaluez la pertinence d’une cyberassurance, adaptée à votre exposition et à vos besoins spécifiques.
La gouvernance se réinvente : elle devient le socle d’une confiance renouvelée, aussi bien pour les clients que pour les partenaires. Ceux qui relèvent le défi aujourd’hui s’offrent une longueur d’avance pour demain. La menace évolue, mais l’agilité et l’anticipation restent les meilleures alliées.


